Annexe 1 BPF 2023 : Orientations relatives à la stratégie de contrôle de la contamination

La révision 2023 de l'annexe 1 des BPF introduit la stratégie de contrôle de la contamination (CCS). Découvrez les changements, leur impact sur la gestion des risques qualité (QRM) et comment préparer votre plan de qualité des procédés (PQS).

🚀 Introduction : L’annexe 1 n’est pas une simple mise à jour, c’est une révolution

Depuis des années, l'industrie pharmaceutique attendait la révision finale de l'annexe I des BPF de l'UE relatives à la fabrication des médicaments stériles. Maintenant que la révision de 2022 est pleinement en vigueur (avec des échéances comprises entre 2023 et 2024), il est clair pour tous les professionnels de l'assurance qualité, de la validation et de la production qu'il ne s'agit pas d'une simple mise à jour, mais d'un changement de paradigme.

Ce document, qui compte désormais 59 pages, déplace l'attention de la simple mise en œuvre de contrôles (tels que la surveillance environnementale) vers la conception d'une stratégie holistique et intégrée. Le cœur de cette révolution porte un nom : la stratégie de contrôle de la contamination (CCS) .

Pour les professionnels des BPF, ignorer cette évolution n'est pas envisageable. Cela les expose à des constats d'inspection critiques et, pire encore, compromet la sécurité des produits et des patients. Mais concrètement, qu'implique la mise en œuvre d'un système de contrôle de la conformité efficace ?


🧠 Que signifie réellement « stratégie de contrôle de la contamination » (CCS) ?

L'ancienne annexe 1 était prescriptive : elle définissait les limites et les exigences de surveillance des catégories A, B, C et D. La nouvelle annexe 1 (2023) va plus loin.

Le point 2.3 est explicite : « Une stratégie de contrôle de la contamination (CCS) doit être mise en œuvre sur l’ensemble du site de production, afin de définir tous les points de contrôle critiques et d’évaluer l’efficacité de toutes les mesures de contrôle. »

En pratique, le CCS est un document évolutif de haut niveau qui oblige l'entreprise à dépasser le cloisonnement des processus (validation, production, microcontrôle qualité, ingénierie) et à adopter une vision systémique. Il doit démontrer, sur une base scientifique et par le biais de la gestion des risques qualité (GQ) , comment tous les éléments du processus interagissent pour prévenir la contamination microbienne, particulaire et pyrogène.

Cette approche holistique consiste en la mise en œuvre directe des principes de l'ICH Q9 (QRM) et de l'ICH Q10 (Système de qualité pharmaceutique) dans le contexte le plus critique : la production stérile.

🛠️ Les 5 piliers de la nouvelle conformité (Annexe 1)

Le CCS repose sur une réévaluation de tous les aspects du processus de stérilisation. Voici les piliers que tout responsable AQ et validation doit maîtriser.

1. QRM comme moteur (n'est plus une option)

La gestion des risques qualité est omniprésente dans le document. Il ne suffit plus d'affirmer avoir mis en œuvre une telle gestion. L'annexe 1 (2023) exige qu'elle constitue le fondement scientifique des décisions opérationnelles, telles que :

  • La fréquence de la surveillance environnementale.
  • La justification de ne pas effectuer le test d'intégrité avant utilisation et après stérilisation (PUPSIT), même s'il reste une exigence préférentielle.
  • Gestion des interventions aseptiques.

2. L'essor des technologies de barrière (RABS et isolateurs)

Le nouveau texte encourage fortement l’utilisation de technologies de barrière, telles que les isolateurs et les RABS (systèmes de barrière à accès restreint), afin de réduire la principale source de contamination : l’opérateur.

  • Conséquences pratiques : Si les procédés aseptiques « ouverts » traditionnels sont encore utilisés, les inspections devront présenter une justification des risques très solide. L’annexe 1 fournit désormais des orientations spécifiques pour ces technologies, qui faisaient défaut auparavant.

3. Surveillance environnementale améliorée (SE)

La surveillance environnementale (section 9) a été entièrement réorganisée. Parmi les principales nouveautés :

  • Surveillance continue : Demande explicite de surveillance continue des particules de niveau A.
  • Analyse des tendances : La collecte de données ne suffit pas. Il est impératif d’analyser les tendances afin d’identifier les écarts avant qu’ils n’entraînent des résultats hors spécifications.
  • Identification des micro-organismes : Il est désormais clairement attendu d’identifier les contaminants détectés dans les produits de catégorie A/B afin de comprendre leur origine.

4. Priorité au personnel, à la formation et aux médias

L’annexe 1 reconnaît que l’erreur humaine constitue un risque majeur. Par conséquent, elle renforce les exigences relatives à :

  • Qualification : Non seulement la « mise en forme » initiale, mais aussi une requalification périodique (annuelle) pour ceux qui travaillent en catégorie A/B.
  • Simulation de remplissage de milieu de culture (APS) : Les simulations de procédés aseptiques doivent être plus rigoureuses, couvrant la durée maximale du procédé et incluant toutes les interventions critiques, planifiées ou non. Tout incident lors du remplissage de milieu de culture nécessite une enquête approfondie.

5. Nouvelles exigences pour les services publics et la lyophilisation

  • Utilités : L'eau (WFI) et les gaz entrant en contact avec le produit sont considérés comme critiques et nécessitent une qualification et une surveillance rigoureuses.
  • Lyophilisateurs : Cet appareil fait partie des équipements dont le délai a été prolongé (jusqu’en août 2024) précisément en raison de sa complexité. L’exigence 8.123 prévoit des systèmes de chargement/déchargement automatisés afin de minimiser l’intervention manuelle.

🚫 Exemples tirés d'inspections réelles : Où la conformité à l'annexe 1 fait-elle défaut ?

Les inspections des installations stériles menées par la FDA et les organismes de réglementation européens (MHRA, AIFA, etc.) sont rigoureuses. Des exemples tirés de la lettre d'avertissement et du rapport de non-conformité (section 5.5 du document) mettent en évidence des erreurs courantes :

  • Interventions manuelles excessives : Un rapport de la FDA (2024) a cité « plusieurs centaines d’interventions manuelles » au cours d’un lot, ce qui a été considéré comme un risque inacceptable pour la stérilité.
  • Conception inadéquate : Le même rapport mentionne un opérateur qui a mis son pied à l’intérieur d’un isolateur de classe A, et une conception d’équipement qui exposait des parties d’une classe inférieure.
  • Surveillance électromagnétique « falsifiée » : une entreprise qui prétendait n’avoir jamais subi de contamination s’est avérée avoir un programme de surveillance insuffisant. Les inspecteurs insistent sur ce point : « Ne pas détecter » les problèmes en raison d’une surveillance inadéquate constitue une infraction grave.
  • Absence de test d'intégrité des filtres après utilisation : l'omission de ce test , sans analyse de risques solide à l'appui, constitue une déviation critique.

📈 Impact sur la carrière : Pourquoi choisir le Master Annex 1 ?

Pour un responsable QA, un expert en validation ou un responsable de production stérile, l'annexe 1 n'est pas « un » document, c'est « LE » document.

Maîtriser la révision de 2023 signifie être capable de :

  1. Diriger le développement du CCS d'entreprise.
  2. Justifier les investissements technologiques (isolateurs, RABS) auprès de la direction.
  3. Défendez la méthode de validation et de suivi lors d'une inspection.
  4. Devenez le point de référence de l'entreprise en matière de conformité aux risques les plus élevés.

FAQ : Foire aux questions sur l’annexe 1 (2023)

Q1 : La stratégie de maîtrise de la contamination (SMC) est-elle un document unique ? L’annexe 1 ne l’impose pas, mais il s’agit d’une bonne pratique. Ce document stratégique et approuvé doit faire référence à toutes les procédures, analyses de risques, validations et procédures opérationnelles normalisées (PON) contribuant à la maîtrise de la contamination, et il doit être révisé périodiquement.

Q2 : Les isolateurs sont-ils désormais obligatoires en classe A ? Ils ne sont pas obligatoires, mais l’annexe 1 les recommande. Si une solution moins sophistiquée est utilisée (par exemple, une hotte à flux laminaire ouverte de classe B), une analyse des risques (AR) doit être fournie pour justifier la maîtrise du risque.

Q3 : Quels changements concernant les tests de stérilité des produits finis ? Peu de choses. L’annexe 1 rappelle que les tests de stérilité présentent des limites statistiques. La véritable « garantie de stérilité » ne repose pas sur les tests effectués sur les produits finis, mais sur la robustesse du processus aseptique, validée par le remplissage des milieux de culture et protégée par le CCS.


Conclusion : Transformer l'obligation en opportunité

La mise en œuvre de l’annexe 1 (2023) exige un investissement considérable en temps, en ressources et, surtout, en mentalité. L’élaboration du CCS, la révision des QRM, la mise à jour des SOP EM et la formation du personnel représentent un travail important.

Les entreprises qui considèrent cela comme une simple obligation de conformité sont vouées à l'échec lors des inspections. Celles qui y voient une opportunité de comprendre et d'améliorer véritablement leurs processus stériles gagneront en efficacité, en qualité et en sécurité.

Notre guide opérationnel complet est conçu à cet effet : il fournit des listes de contrôle opérationnelles (comme celle de la page 38 du guide), des modèles et les meilleures pratiques de l'ISPE pour traduire les exigences réglementaires en actions concrètes.

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